Le mécanisme toxicologique de l’amiante

L’amiante est constitué de fibres microscopiques, invisibles à l’œil nu, qui se séparent très facilement sous l’effet d’usinages, de chocs ou de frottements.

400 à 500 fois plus fines qu’un cheveu, ces fibres pénètrent profondément dans l’appareil respiratoire. Plus les fibres sont longues et fines, moins elles pourront être évacuées par l’organisme et plus elles sont dangereuses. Les risques existent dès la première exposition à des fibres d’amiante.

Les fibres présentes dans les poumons provoquent une inflammation du poumon et de la plèvre (tissu enveloppant le poumon).

Plaques pleurales, épaississements pleuraux, asbestose, cancers broncho-pulmonaires ou digestifs, mésothéliomes, les maladies liées à l’absorption d’amiante sont nombreuses. Elles se développent très progressivement et le temps de latence peut être très long : elles peuvent apparaître plusieurs dizaines d’années après l’exposition.

Les plaques pleurales

Les plaques pleurales sont des dépôts fibreux bénins sur la plèvre pariétale causés par une exposition à l’amiante.

Elles sont le plus souvent asymptomatiques et leur présence n’augmente pas le risque de cancer du poumon ni de mésothéliome. Néanmoins, elles constituent un marqueur d’exposition indiquant un risque de développer d’autres maladies causées par l’amiante.

Leur progression est lente puisqu’elles apparaissent la plupart du temps plus de 15 ans après la première exposition à l’amiante et atteindraient entre 20 et 60 % des personnes ayant subi une exposition professionnelle. Il s’agit de la maladie liée à l’amiante la plus fréquente.

L’asbestose

L’asbestose est une fibrose pulmonaire qui se développe à la suite d’une exposition importante à l’amiante. Sa gravité dépend du niveau et de la durée de l’exposition. Elle apparait généralement entre 10 et 20 ans après l’exposition mais son délai de latence peut être plus court en cas d’exposition très élevée.

Son évolution est variable : elle peut rester stable ou progresser vers l’insuffisance respiratoire et s’accompagne d’un risque accru de cancer broncho-pulmonaire. Il n’existe à ce jour aucun traitement médical efficace de l’asbestose.

Le cancer broncho-pulmonaire

Les cancers broncho-pulmonaires constituent la première cause de mortalité des personnes ayant été exposées à l’amiante. Les risques de développement augmentent avec l’exposition à d’autres agents cancérogènes, en particulier le tabac.

La maladie se développe en général plus de 20 ans après l’exposition à l’amiante. Entre 1.800 et 4.000 cancers broncho-pulmonaires sont imputables chaque année à l’amiante.

Selon un rapport  du HCSP (Haut Conseil de la Santé Publique) paru en 2014, le nombre de décès par cancers du poumon liés à l’exposition à l’amiante attendus entre 2009 et 2050 serait compris entre 50.000 à 75.000.

Des études ont, par ailleurs, démontré une corrélation entre l’exposition à l’amiante et le développement de cancers digestifs

Le mésothéliome

Appelé également « cancer de l’amiante », le mésothéliome est une forme de cancer très virulente qui affecte la plèvre (tissu enveloppant le poumon), le péritoine (cavité abdominale) ou le péricarde (enveloppe du cœur), causé le plus souvent par l’exposition à des fibres d’amiante.

Le temps de latence entre la première exposition et son développement est généralement de 30 à 40 ans, voire plus. Lorsqu’il est découvert, la durée de survie est d’un an. 18.000 à 25.000 mésothéliomes ont été recensés en France.